Conduite sans permis

Depuis 1992, date d'entrée en vigueur du permis à points, les statistiques de la sécurité routière démontrent que conduire sans permis n'est plus l'apanage d'une simple minorité délinquante...

En effet, les chiffres de 2009 ne dévoilent pas moins de 112 580 cas de conduite sans permis relevés en une année, dont 43 000 conducteurs sous le coup d'une invalidation ou d'une suspension de permis de conduire.

L'Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière revoit quant à lui les chiffres à la hausse et estime à 300 000 les usagers de la route ne possédant pas leur petit papier rose.

Conduire sans permis : les risques

Comme toute infraction au Code de la route, il existe des degrés de sanction selon la dangerosité de votre comportement :

 Vous avez oublié votre permis de conduire : en cas d'oubli, vous aurez un délai de 5 jours pour vous rendre en gendarmerie ou au commissariat faire constater votre bon droit. Il vous en coûtera tout de même 11 euros d'amende (contravention de 1ère classe).

En cas de non présentation de votre titre dans les 5 jours, vous devrez vous acquitter d'une contravention de 135 euros (4ème classe).

 Votre permis est suspendu, annulé ou invalidé :

« Le fait pour toute personne, malgré la notification qui lui aura été faite d'une décision prononçant à son encontre la suspension, la rétention, l'annulation ou l'interdiction d'obtenir la délivrance du permis de conduire, de conduire un véhicule à moteur pour la conduite duquel une telle pièce est nécessaire est puni de deux ans d'emprisonnement et de 4 500 euros d'amende. » Article L224-16 du Code de la Route 

Vous encourrez également des peines complémentaires comme la confiscation du véhicule, la suspension du permis de 3 ans ou plus, une peine de travail d'intérêt général, l'interdiction de conduire pour une durée de 5 ans ou plus, un retrait de 6 points ou encore l'obligation de participer à un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
Attention ! Sachez que vous n'êtes couvert par aucune assurance, puisque la conduite sans permis fait office de rupture du contrat.

 Vous n'avez jamais obtenu votre permis : 

« Le fait de conduire un véhicule sans être titulaire du permis de conduire correspondant à la catégorie du véhicule considéré est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. » Article L221-2 du Code de la Route 

Vous encourrez également les peines complémentaires suivantes : confiscation du véhicule, peine de travail d'intérêt général, interdiction de conduire pour une durée de 5 ans ou plus, obligation de participer à un stage en peine complémentaire.

En savoir plus : lire l'article 'stage en peine complémentaire'.  

Conduite sans permis : témoignages

Les policiers attestent du fait qu'il n'existe plus réellement de catégories de personnes responsables de ces infractions. L'un d'entre eux déclare même avec une pointe d'ironie dans la voix : « C'est l'affaire des jeunes, comme des moins jeunes ».

Pourtant, les forces de l'ordre témoignent aussi de quelques difficultés à faire respecter les sanctions aux chauffeurs professionnels.

L'un d'entre eux interrogé s'insurge et explique la situation de toute une catégorie socioprofessionnelle :

« Nous avons besoin de rouler pour travailler. Moi-même étant commercial itinérant, je circule beaucoup et il m'arrive parfois de parcourir l'hexagone en quelques jours. Je ne suis ni un chauffard ni un fou du volant, mais lorsque l'on passe la journée dans sa voiture comme il m'arrive parfois de le faire, baisser sa vigilance est possible. C'est un tort je le concède, mais perdre mon permis pour une sottise ne m'est pas possible. J'ai donc réalisé un stage de récupération de points pour créditer mon permis de 4 points supplémentaires, mais la loi 2011 limitant ces stages à un par an, je ne sais pas combien de temps encore je vais pouvoir conserver mon papier rose ! Et si j'ai déjà la boule au ventre en y pensant, peut-être serai-je obligé de conduire sans permis. »

En savoir plus : consulter les 'témoignages de stagiaires'.  

Conduite sans permis et emploi

Que vous ayez besoin de votre permis de conduire pour travailler ou non, vous n'êtes pas tenu par la loi de communiquer le nombre de points restants sur votre permis à votre employeur.

Cependant, en cas de suspension, d'annulation ou d'invalidation de permis, vous n'avez plus le droit de conduire, que ce soit dans le cadre de votre travail ou pour vos déplacements personnels. Ainsi, si vous êtes amené à utiliser un véhicule pendant vos horaires de travail, vous devez en informer votre employeur, car votre situation concerne directement la bonne exécution de vos missions.

Devant ces problèmes, nombreuses sont maintenant les entreprises à faire signer à leurs employés véhiculés une déclaration sur l'honneur attestant de la validité de leur permis, et ainsi de leur autorisation à prendre la route avec un véhicule de société.

En savoir plus : lire l'article 'Lettre 48SI'.